Première tentative

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Première tentative

Jonas avait été mon premier amour. Je l’avais aimé et mon subconscient me le criait, l’aimais toujours. Pourtant j’étais trop têtue pour me l’avouer alors pour le moment, je voulais juste profiter de nos retrouvailles.

Je te montrerai à l’occasion si tu as envie… Cela nous rappellera des bons moments passés ensemble. Merci pour le compliment, tu es toujours aussi beau également. Ai-je le choix de te suivre ou pas vraiment ?

Mon cavalier était bien galant ce soir. Même si cela faisait partie de la personnalité de Jonas, je ne m’en souvenais pas totalement. En même temps, il y avait tant d’années qui s’étaient écoulées. La vie nous offrait une seconde chance et je voulais la saisir. Une partie de moi était bien heureuse qu’il ait été le professeur remplaçant il y a quelques temps au cours, mais en même temps, j’aurai préféré ne pas le revoir. Je savais pourtant que ma vie n’aurait jamais été la même qu’avant de le connaitre. Ce mec, je l’avais dans la peau, dans le sang.  J’avais toujours le goût amer de la perte de notre enfant et surtout de sa disparition au moment le plus difficile de ma vie. Je n’avais pas pu me résoudre à rencontrer quelqu’un d’autre et encore moins imaginer faire un enfant avec cette éventuelle personne. Quand je l’entendis se traiter de connard, mon cœur souffrit un peu. Oui à mes yeux il avait été un connard, mais je ne pensais pas qu’il se voyait comme cela également.

Tu peux trouver que je radote, mais non Jonas, tu n’es pas un connard. Regarde moi… Je t’interdis de penser que tu es un connard d’accord ? Si vraiment tu en étais un, tu ne te serais pas excuser, tu ne m’aurais pas parler de tout cela, bien trop tard, je l’avoue, mais tu m’en as parlé quand même. Je sais que tu voulais me protéger, même si j’avais besoin de toi à ce moment-là et que tu as disparu. Est-ce que tu penses qu’on peut arrêter de parler de cela et essayer de repartir de zéro ? A dire vrai, j’ai envie de nous laisser une seconde chance, je crois…

J’avais dit cela en hésitant quelque peu. Je savais que les cartes étaient entre mes mains, même si Jonas ne me l’avait pas dit clairement. Je ne voulais plus évoquer cette période difficile de nos vies respectives. Lorsque le champagne arriva, le serveur me servi un verre et je bus une longue gorgée. J’en avais bien besoin.

J’espère juste que tu en as vraiment fini avec tout tes problèmes… Tant de choses à me dire ? et bien vas-y, je t’écoute, j’ai toute la soirée et même la nuit pour t’écouter

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On m’aurait dit il y a quelques semaines que j’allais retrouver Jonas, je n’y aurais jamais cru. Je n’aurai jamais pensé surtout l’aimer encore aussi fort. Il m’avait fait vivre l’enfer en m’abandonnant après ma fausse couche, et il m’avait sauvé la vie en m’emmenant à l’hôpital après mon incident au dojo. La soirée s’annonçait belle, du moins, tout s’y prêtait clairement.

Zut, j’aurai dû tenter de fuir en courant, mais avec des talons et ma maladresse, c’est juste pas compatible. Je crois que j’ai avantage à rester sagement accrochée à ton bras. C’est plus prudent pour ma santé physique.

Mais surtout, je n’avais absolument pas envie de m’éloigner de lui. je n’oserai pas l’admettre, mais chaque minutes loin de lui depuis que je l’avais retrouvé était très difficile. Il me manquait, j’avais besoin de lui, besoin de sentir qu’il était vraiment là et qu’il ne partirait plus.  J’avais finalement compris à quel point il s’en était voulu et l’entendre parler de lui comme une personne qui n’était pas bien me fendait le cœur.

Personne n’est parfait Jonas. C’était il y a dix ans, c’est du passé. Oui je t’ai détesté, je t’ai insulté, je t’ai pleuré. Mais au final, je me suis résignée puisque tu ne répondais pas à mes appels ni à mes textos. J’ai même cru à un moment que tu étais mort. Heureusement qu’Owen était là pour me soutenir et me relever, parce que j’aurai pu aller trop loin. Tout ce qu’il nous arrive actuellement, que tu doives remplacer mon prof au dojo, l’hôpital, tout cela, je ne pense pas que ce soit arrivé par hasard.

Nous trinquions à notre seconde chance que la vie nous offrait. J’étais quand même curieuse de savoir s’il en avait vraiment fini. J’avais besoin d’être rassurée, de savoir que rien ne nous empêcherait de vivre notre amour comme il faut.

Tant mieux si c’est derrière toi et qu’il n’y a plus de risque. Je ne suis pas sûre que je supporterai si tu devais partir à nouveau… Comme à notre rencontre ? Tu veux que je te rappelle la fille maladroite et pas à l’aise que j’étais ? Tu veux qu’on fasse vraiment comme si on ne se connaissait pas ? Alors  Monsieur Morel, qui es-tu ? Que fais-tu dans la vie ? D’où viens-tu ?

Je lui posais ces questions en plaçant mes mains sous mon menton, l’air interrogative, mais ne pouvant pas me retenir de rigoler doucement.  

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Tous les sentiments que j’avais eu pour Jonas étaient bien présents, je le savais, je le sentais, c’était une évidence. IL était MON évidence. Même si j’en avais clairement bavé plus d’une fois en partie à cause de lui, je ne pouvais pas empêcher mon cœur de l’aimer. Est-ce que je voulais qu’il soit à mes cotés pour le restant de mes jours ? Je crois que ma première réponse aurait été immédiatement oui. Mais pour le coup, j’avais juste envie de profiter de nos retrouvailles.

Parce que tu as besoin d’une excuse pour t’occuper de moi maintenant ? Si vraiment je peux à nouveau me blesser et on retourne à l’hôpital ca ne me dérange pas de t’avoir à mon chevet tu sais

Je savais très bien que Jonas ne s’aimait pas, en grande partie à cause de notre séparation qui avait été très difficile. Plus nous discutions, plus je me rendais compte que pour lui également, les choses n’avaient pas été évidente à vivre. Même si une partie de moi avait peur qu’il continue de se chercher des excuses sur la raison de son départ, je sentais qu’il était sincère et que c’était vraiment son histoire difficile à vivre et supporter et non pas la perte de notre fils. C’était une chose que Jonas ne savait pas mais que j’avais découvert quelques heures avant ma fausse couche.

C’est con que ce que tu me dises me rassure à quelque part ? Si tu savais à quel point j’avais cette crainte que tu sois parti parce que j’avais perdu ton fils... J’espère simplement que tu ne risqueras plus de mourir et que ta vie ne sera plus en danger. Je ne suis pas sûre que je pourrais supporter de te perdre une seconde fois. Pour une fois oui, je crois et je fais confiance au destin, pour toi

Nous étions entrain de trinquer tout en mangeant tranquillement. Au final, je ne comprenais pas les appréhensions que je pouvais avoir sur la soirée, puisque tout était quasiment parfait. Jonas n’avait d’yeux que pour moi et il faut se l’avouer, c’était une chose tellement agréable de se sentir regardé comme cela. je sentais mon cœur se réchauffer à chaque minute passée auprès de lui. Quand il me dit qu’il était toujours amoureux de moi, mon cœur rata un battement. Était-ce vraiment de moi ou du souvenir de moi qu’il avait en mémoire dont il était amoureux ? Même si je savais pertinemment que c’était également mon cas le concernant.

Tu es toujours amoureux de moi ou plutôt de la Addison que tu as connu il y a bien longtemps ? Tu sais, ce petit bout de femme a dû s’endurcir. Je suis passée par des moments difficiles, certains dont tu connais la raison et d’autres plus particuliers si je puis dire… Je me suis forgé une sorte de carapace et je pense que je suis plus forte qu’il y a quelques temps en arrière.

Je terminais mon verre pendant que Jonas allait payer l’addition, ne pouvant m’empêcher de penser que vraiment, il voulait se faire pardonner et avait tout organisé de manière optimale pour cette soirée. Si on m’avait dit que nos retrouvailles seraient aussi calmes et apaisantes, j’aurai ri au nez de la personne me disant cela. Pourtant, la voix d’Owen raisonna dans mon esprit *Je te l’avais bien dit qu’il n’était pas si mauvais et qu’il a fait les choses dans ton sens* Il revint rapidement et m’attrapa par la main pour que je le suive. Il m’emmena au bord d’un petit étang, ce que je trouvais très romantique. Depuis là, ne me demandez pas ce qu’il s’est passé, c’est comme si le temps s’était arrêté. Sans que je ne comprenne, même s’il m’avait averti, ses lèvres se retrouvèrent collées aux miennes. Je sentais tout l’amour, mais en même temps, je ne pus m’empêcher de le gifler avant de décoller ma bouche de la sienne.

De un, de quel droit m’embrasses-tu, même si tu me demandes la permission, tu attends que je répondes avant de le faire non ? Deuxièmenemtn tu viens du Luxembourg ?

Je lui souris légèrement avant de continuer

Jonas… la seule personne qui a su me rendre heureuse se trouve en face de moi. J’ai été tellement détruite déjà par la perte du bébé, puis par la tienne que je n’avais absolument pas le cœur, la tête, ni l’envie de retrouver quelqu’un. Je n’ai pas cessé de penser à toi pendant 10 longues années. Je ne sais pas combien de fois je t’ai imaginé dans les bras d’une autre femme et à chaque fois, je me retrouvais en pleurs. Je ne sais pas combien de fois j’ai fait des cauchemars, voyant ton corps sans vie étendu dans un cercueil.  Si un jour on m’avait dit que je te retrouverai, je n’aurai pas cru la personne. Pourtant, tu es bien là, devant moi… Ma vie a retrouvé un sens depuis que je t’ai retrouvé au dojo ce jour-là. Oui, sur le moment je t’ai détesté, mais depuis là, mon cœur n’arrête pas de se souvenir mes sentiments à ton égard. Mon rêve le plus fou, c’est de pouvoir porter ton nom un jour et surtout de pouvoir te donner des enfants. Il va falloir du temps pour que mon cœur soit totalement rétabli et je ne promets pas qu’il se retrouve en un seul morceau, mais ce qui est sûr, c’est que la seule personne qui a la clé pour y entrer se trouve en face de moi

Je n’attendis pas de réaction de sa part et finis par l’embrasser à mon tour. Je lui fis comprendre que mon baiser était sincère en enroulant ma langue autour de la sienne et mes bras autour de son cou.

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C’était comme si quelqu’un avait appuyé sur le bouton retour en arrière d’un lecteur k7 d’il y a bien longtemps. Je me revoyais au bras de Jonas, une dizaine d’années plus tôt. Nous étions amoureux, nous vivions presque d’amour et d’eau fraîche. Était-ce réellement possible que nous nous retrouvions de cette façon aussi naturelle ?

J’attends avec impatience que tu joues au docteur avec moi du coup… Et j’accepte de t’avoir à mon chevet, mais uniquement avec un plateau et un petit-déjeuner pour deux dessus, ça t’irait ?

Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que nous aurions pu continuer à vivre tous les deux dans cette ville sans jamais nous croiser. À quelque part, j’étais contente d’avoir pris des cours d’arts martiaux dans son dojo et pas chez quelqu’un d’autre. Cela aurait vraiment été dommage et triste que nous ne nous revoyions pas alors que nous vivions les deux dans cette ville. J’avais lâché presque naturellement que j’attendais un garçon. Je l’avais appris peu de temps avant de faire la fausse couche et je n’avais pas eu le temps de le lui dire. Sans même que je m’en rende compte, j’avais les yeux remplis de larmes que j’arrivais à retenir assez facilement

Oui… c’était un garçon… je l’ai appris peu avant ma fausse couche. J’avais prévu de te l’annoncer le soir même à la maison avec une joli paire de chaussons bleues et un pull pour bébé tel père tel fils. Mais… mais les choses ne se sont pas déroulés de la façon dont elles auraient du… Bref c’est du passé, on est là pour imaginer notre futur non ?

Parler du petit garçon que j’avais attendu me faisait toujours du mal. D’ailleurs, c’était bien le sujet que je tentais d’éviter au maximum, que ce soit avec ma famille ou même mes amis. Ils savaient que j’avais perdu un enfant et beaucoup pensaient que j’étais devenue sage-femme à cause de cela, alors que ce n’était pas le cas. Quand Jonas me dit qu’il était amoureux de moi, un sourire se dessina sur mes lèvres.

C’est peut-être trop tôt, mais comme tu ouvres ton cœur avec autant de facilité, je vais laisser le mien s’ouvrir à toi aussi librement. Tu me dis être amoureux de moi, et bien sache que je suis aussi amoureuse de toi Jonas… Je n’ai jamais cessé de l’être durant ces dix longues années. Je me fiche de quelle connerie tu as pu vivre, faire ou autre, de quelle horreur tu as pu vivre durant toute cette période. La seule chose qui est sûre, c’est que je suis amoureuse de toi Jonas Morel !

La soirée se passait de manière si naturelle et romantique qu’il aurait fallu être totalement stupide pour ne pas le suivre lors de cette petite promenade. Même si je n’étais pas la femme la plus à l’aise en talons, je gérais un minimum. Heureusement je pouvais m’accrocher au bras de Jonas et oui, j’en profitais quand même. Je ne pus m’empêcher de rigoler quand il me répondit qu’il m’avait prévenu

Oui bon, alors disons que je rêvais de cette baffe depuis bien longtemps et qu’elle m’a fait du bien quand même… Bien sûr que je savais que tu viens du Luxembourg, mais comme tu m’as sorti ce détail qui est bien moins signifiant que tout le reste voilà

Je m’étais retrouvée à faire une déclaration d’amour digne d’un grand auteur, ce qui n’était pas mon cas du tout. Il m’avait écouté sans m’interrompre et cela était très appréciable. Au moins, j’avais pu lui dire tout ce que je ressentais et nous savions où nous voulions aller. Clairement, tous les deux étions toujours fou d’amour l’un pour l’autre et nous voulions juste recommencer une histoire d’amour. Cette fois-ci, sans protection de témoin, sans fuite ou autre chose. De toute façon, je pense que si Jonas me fuyait à nouveau, je le retrouverai juste pour le tuer de mes propres mains. J’avais versé bien trop de larmes à cause de lui, au moins cela me soulagerait.

Tu n’es pas celui qui a détruit ma vie, mais celui qui a en partie détruit mon cœur… Oui c’est méchant mais c’est la vérité. Maintenant, tu as cette chance à saisir de pouvoir le réparer. Par contre je préfère que tu gardes ton cœur pour toi, parce que sinon il ne sera pas assez grand pour recevoir tout l’amour que j’ai à te donner. Nous avons 10 ans non pas à rattraper parce que cela ne sera jamais faisable. Mais nous avons 10 ans de souvenirs à construire. Le jour où nous aurons des enfants, j’ai envie de leur raconter notre histoire qui débute ce soir et pas celle des deux jeunes gens que nous étions à l’époque.

Après son baiser, j’eu un réflexe qui peut paraitre stupide, mais j’avais ce besoin débile d’immortaliser cette première soirée de notre histoire. Je sortis mon portable et hop c’était parti pour quelques selfies plus débiles les uns que les autres, mais après tout, l’amour rend stupide non ?

On reprend un nouveau livre pour écrire notre histoire d’amour ? Cette soirée en sera la première page…

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Je ne pouvais clairement et simplement pas détacher mon regard de Jonas. Je crois qu’une partie de moi avait peur qu’il ne s’envole comme cela s’était passé il y a bien longtemps. Pourtant, je savais, je sentais qu’il n’allait pas faire les mêmes erreurs.

Fais bien attention, je risque de te prendre au mot et de ne plus te lâcher pour m’endormir dans tes bras, me réveiller dans tes bras, prendre mon petit déjeuner et mon diner à tes côtés… Oui je te veux dans ma vie Jonas et pour bien des années encore

Je crois que je n’étais plus maitre de mon cœur et qu’il avait simplement décidé de parler à ma place. Les mots sortaient naturellement de ma bouche, sans que je n’ai le contrôle dessus. J’aurai eu envie de lui en vouloir longtemps, mais je ne pouvais tout simplement pas. J’aurai voulu pouvoir lui présenter son fils, mais la vie en avait décidé autrement, qu’à cela ne tienne.

Finalement, ce n’est peut-être pas une si mauvaise chose que j’ai perdu cet enfant… Je me serai retrouvée à l’élever toute seule et il n’aurait pas connu son père…

Nous retrouvions notre complicité comme si nous nous étions quitté la veille. Retrouver la douceur de ses lèvres était fort agréable et j’aurai voulu lui en donner mille autres encore. Après tout, nous aurions toute la vie devant nous n’est-ce pas ?

Je suis sûre que tu pourras recoller les morceaux de mon cœur, je te fais confiance la dessus. On va peut-être pas repeupler la Terre, mais je pense surtout qu’il faut que nous fassions les choses dans l’ordre et sans se précipiter si tu vois ce que je veux dire

Je dis cela en rigolant tout en montrant mon annulaire gauche. Le message était assez explicite pour qu’il comprenne je pense. Les photos enregistrées seraient les plus belles. Je crois que je n’avais pas retrouvé ce sourire sur mon visage depuis bien longtemps. J’aurai même tendance à dire que cela devait bien faire 10 ans qu’il avait disparu, en même temps que mon amour qui se tenait devant moi.

T’inquiète, j’ai une bibliothèque à remplir chez moi… On pourra écrire tous les livres qu’on veut

Tout en continuant notre promenade, je déposais ma tête sur son épaule pour être au plus près de lui. Son odeur, sa voix, son sourire, son rire, tout m’avait manqué en réalité. Je réalisais à ce moment précis que durant toutes ces années je n’avais été que l’ombre de moi-même. J’avais envie de porter son nom, ses enfants, de faire de nous une famille heureuse et comblée. C’était la seule chose qui occupait mon esprit à ce moment précis.

Tu sais quoi ? Je t’aime Jonas Morel !

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