Je n’étais pas vraiment étonné de voir ma grande sœur débarquer surtout avec les derniers événements, on a toujours été très proche et elle sait combien mon époux représentait à mes yeux. J’avais perdu mon pilier, mon meilleur ami à la suite de son décès. Je laisse Luna me prendre dans ses bras bien que dans mon état c’était assez inconfortable puisqu’il fallait que je fasse attention à mon ventre. Je n’étais pas du genre à pleurer facilement mais le réconfort de ma soeur me fit beaucoup de bien

- Super, je vais te faire ton café alors.

Lui dis-je en souriant et me décolle pour aller dans la cuisine. La laissant fermer la porte et allumant la cafetière. Avec ma grossesse, j’évitais d’en boire, heureusement j’aimais le chocolat chaud pour le remplacer pendant quelque temps. Je demande à ma soeur si elle a fait un bon voyage et me dirige vers le placard ou se trouve les tasses à café. Quand elle me répond et me dit qu’elle s'occupera de la chambre plus tard en faisant de moi sa priorité, je souris. Je voulais malgré tout faire bonne figure et pas que pour moi.

- Oui ça va enfin je fais comme je peux. Je n’ai pas le choix pour le bébé que je porte de toute façon. Ne t’en fais pas, je mange tous mes repas. Même si parfois, je n’ai pas spécialement faim.

Je traînais malgré tout d’aller faire les courses, en vrai avec mon ventre cela commence à être compliqué de conduire et j’avais peur d’avoir un accident, peur de perdre la seule personne lié à mon époux. Mon bébé c’était un mélange de lui et moi alors une part de lui sera toujours là, alors je faisais très attention.

- Oui ça me va, mais pas d'œuf. J’ai les poules pour ça. Pour les produits frais, je préfère local et loin des supermarchés… Enfin tu le sais tout cela mais depuis ma grossesse, je fais encore plus attention.

Je me baisse et ramasse la poêle. Je jette ce qu’il y avait dedans. Je soupire en voyant le regard de ma soeur.

- Oui je sais, j’ai eu juste eu de la colère avant que tu arrives… J’ai juste l’impression qu’il m’a abandonné.. Je finis jeune veuve… Mais je n’ai pas le droit de m’apitoyer sur mon sort. Mon bébé n’a plus que moi.

Je retenais mes larmes et me tournais vers l’extérieur. J’avais besoin de prendre l’air.

- Je vais prendre un peu l’air… Fait comme chez toi,

Je sors et me mets sur le porche et m’assoie sur la chaise à bascule. Le cheval de mon époux était encore sorti du pré où il était, Quand les palefreniers tentent de l’attraper, je les stoppe et siffle l’étalon qui vient jusque sous le porche. Je frotte mes doigts sur son chanfrein et soupire.

- Il te manque à toi aussi.

J’entendis la porte de la maison s’ouvrir et je savais que c’était ma sœur. Je continuais à caresser le cheval et tournais ma tête vers elle.

- Lui aussi a du mal avec sa disparition… Les chevaux sont plus sensibles que certains veulent croire… Il arrête pas de sortir de son parc et je ne peux l’enfermer, il deviendrait fou.

Je soupire au départ, je pensais le vendre mais ce n’était pas non plus la bonne solution et il appartenait à mon époux alors je pense qu’après ma grossesse, je l’aiderais un peu plus en travaillant avec lui. Pour le moment, je préférais éviter d’en faire trop même s’il m’arrive encore de bosser dans le ranch car rester sans rien faire alors qu’il y a du travail j’ai un peu de mal. Surtout qu’il y a des pouliches qui allaient pas tarder à mettre des petits poulains au monde.